Une introduction à l'écologie
La montée en puissance du militantisme écologiste à l'image de la Suédoise Greta Thunberg ou encore la Française Camille Étienne depuis 2018, démontre une prise de conscience sur l'impact des activités humaines sur l'environnement. Les enjeux environnementaux deviennent vite l'une des principales problématiques du XXIe siècle. Cependant, ce discours actuel alimente un débat important que ça soit à l'échelle politique ou scientifique.
Dans ce premier article dédié à la rubrique écologie, on introduira la notion d'écologie en passant de son historique à ses enjeux.
L'écologie, une biologie de la nature
Du grec oikos (la maison) et logos (la science, l'étude, le discours), l'écologie est littéralement l'étude de l'habitat. Le terme « écologie » a été proposé par Ernst Haeckel en 1866 pour désigner une science qui étudie les rapports entre les organismes et le milieu où ils vivent. Cette définition est encore valable, mais manque de précision.
Aujourd'hui, on définit l'écologie comme une discipline biologique qui tente d'interpréter les structures dans une optique évolutionniste et doit considérer les systèmes étudiés comme la population et l'écosystème à différentes échelles de temps. L'écologie est donc l'étude des interactions déterminant la distribution et l'abondance des êtres vivants dans la biosphère (ensemble des écosystèmes de la Terre).
L'écologie, une pensée politique ?
Au cours de la fin du XIXe et le XXe siècles, l'écologie prend de plus en plus de l'ampleur en devenant une discipline scientifique à part entière en s'appuyant sur la biologie, la génétique, éthologie ou encore la climatologie. Son but est de comprendre la complexité des écosystèmes naturels. Cependant, dès la deuxième moitié du XIXe siècle en Occident, l'écologie prend également une dimension politique en réaction de l'ère industrielle. En effet, la pollution et les dégradations de la nature provoquées par les activités économiques et industrielles commencent à engendrer des revendications afin de protéger la nature. Cependant, c'est seulement à partir de 1960 que ce courant de pensée va devenir un vrai mouvement politique. En 1961, l'ONG WWF est fondée suivie par les Amis de la Terre en 1970. Aux Etats-Unis, Rachel Carson, biologiste marine a publié son livre Silent Sprint (1962) devient un best-seller en abordant les enjeux environnementaux dans la société. Ses études sur les pesticides et la pollution de l'environnement contribueront à l'interdiction en 1972 d'un pesticide très nocif appelé le DDT. Par ailleurs, en France, en 1974, René Dumont fut le premier candidat à l'élection présidentielle qui se proclame ouvertement écologiste. Depuis, la prise de conscience écologique devient une nécessité absolue et prend de l'ampleur à l'échelle internationale.
La crise écologique, l'alerte des scientifiques
Aujourd'hui, on fait face à une crise écologique qui se traduit par la pollution et les déséquilibres environnementaux générés par les activités humaines. Parmi ses conséquences, il y a le réchauffement climatique produit par l'émission abondante de CO2. Ce surplus de CO2 dans l'atmosphère est libéré par les énergies fossiles, la production électrique mondiale, ainsi que l'agriculture et les industries humaines. Ce phénomène contribue à perturber l'atmosphère et de ce fait le climat. On se retrouve donc avec des températures moyennes de la planète qui augmente en transformant l'écosystème global. Le réchauffement climatique participe à la fonte des glaces, à l'élévation du niveau de mer ainsi que l'acidification des océans. D'autres conséquences indirectes sont observées telles que des évènements météorologiques extrêmes, des catastrophes climatiques ainsi que l'impact néfaste sur l'agriculture en modifiant le métabolisme des plantes. Malheureusement, le réchauffement climatique n'est pas le seul phénomène qui constitue la crise écologique puisqu'on retrouve aussi l'extinction de la biodiversité liée à la destruction des habitats naturels, la pollution de l'air, la dégradation de la qualité des sols ou encore la surpêche, etc. Tous ces phénomènes s'accumulent et mettent en danger la stabilité des écosystèmes mondiaux, autrement dits notre capacité à vivre dans ces écosystèmes.
Et le GIEC dans tout ça ?
Tout commence en 1988, où l'Organisation météorologique Mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l'environnement créent le GIEC, soit le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC). Son objectif est d' évaluer sur des bases scientifiques sur le changement climatique, de ses conséquences, des risques futurs, ainsi que des possibilités d'adaptation et d'atténuation. Le GIEC est donc une organisation intergouvernementale ouverte à tous les pays membres de l'OMM et de l'ONU. Actuellement, il compte 195 membres et a produit six rapports d'évaluation, rédigé un tous les six ou sept ans. Les auteurs du GIEC se répartissent en trois groupes de travail :
- Le deuxième groupe : il travaille sur les différentes conséquences du changement climatique et à l'adaptation ;
- Le troisième groupe : il tente de proposer des moyens de réduire notre influence sur le système climatique mondial.
Les rapports du GIEC sont rédigés par des scientifiques/ chercheurs suite à un appel à candidatures. Le GIEC tente de réunir des équipes d'auteurs représentatives de la diversité des points de vue et des qualifications scientifiques, aux compétences requises pour l'évaluation exhaustive de la littérature scientifique. Il vise également à réunir des personnes provenant de diverses régions du monde issues à part égales de pays développés et de pays en développement afin de garantir un texte final sans favoriser une région qu'une autre.
Écologie et développement durable
Le développement durable a été défini pour la première fois en 1987 dans le Rapport Bruntland, une synthèse de la première commission mondiale sur l'environnement et le développement de l'ONU, qui le définit comme :
Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.
Le développement durable repose sur trois piliers : économique, environnemental et social. Cette conception voit son origine au XIXe siècle, suite au constat de l'impact des activités industrielles sur l'environnement et dans les sociétés occidentales. Les crises économiques et les crises écologiques ont poussé donc les experts à réfléchir à un modèle plus durable. Vous avez ci-dessous un tableau qui illustre quelques crises économiques, sociales et écologiques qui ont bouleversé le XXe siècle.
Le développement durable devient vite une nécessité face à la multiplication des crises écologiques et l'impact de ces crises sur la société. Les avancées technologiques et scientifiques ont permis de démontrer l'importance d'agir pour limiter le réchauffement climatique ou encore la disparition de la biodiversité. La communauté internationale se trouve dans l'obligation de trouver un modèle économique susceptible de permettre d'assurer les besoins de l'être humain sans détruire son écosystème.
Pour finir, l'écologie est passée d'une discipline scientifique à une pensée philosophique qui fait appel à une réflexion profonde sur l'impact des activités humaines sur l'écosystème. Elle revendique des actions concrètes afin de garantir à l'être humain la capacité de vivre correctement dans son propre environnement.
Chahrazad Melouka
Sources pour aller plus loin:
- Définition de l'écologie, Universalis :
https://www.universalis.fr/encyclopedie/ecologie/
- Catherine de Coppet, Du scientifique au citoyen : la fabrique du mot « écologiste », 2018 :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/du-scientifique-au-citoyen-la-fabrique-du-mot-ecologiste-4460506
- GIEC : Groupe d'Expert Intergouvernemental sur L'Evolution du Climat, Orygeen
https://www.orygeen.eu/docs-actus/glossaire/giec/
- Développement durable : définition, histoire et enjeux – Qu'est ce que le développement durable, Youmatter, 2023
https://youmatter.world/fr/definition/definition-developpement-durable/